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Jeu. 12

Fév. 2015

19h —

Défaut de fabrication

Lecture spectacle

De Jérôme Richer

Jérôme Richer décrit avec justesse, force et élégance la vie d’un couple d’ouvriers, le manque de douceur, de fric, l’amour qui a foutu le camp après plus de trente ans de mariage, le corps façonné par la machine et les mains gonflées par les produits chimiques. Et surtout l’envie folle d’un homme qui décide de tout lâcher, de faire table rase de toute une vie,  de « se mettre en panne »,  puisque le sens de sa propre vie s’en est allé.

Il était une fois, un homme et une femme qui vivaient dans un appartement HLM, à l’intérieur d’une tour. Ils étaient mariés depuis de nombreuses années. Leur amour s’était progressivement étiolé pour laisser place à la morne habitude de la vie partagée. L’homme travaillait pour une entreprise de la région. Il était ce qu’on appelle un ouvrier. La femme faisait des ménages pour le compte de plusieurs particuliers. Pour autant, ils n’étaient pas spécialement à plaindre. Un jour, l’homme rentra du travail plus tôt que prévu. Pour seule explication, il dit qu’il se sentait fatigué. L’homme et la femme finirent par se disputer. Cette dispute n’était ni plus grave, ni moins grave que les précédentes. Mais quelque chose avait changé.

Jacques Descorde

Théâtre de l'Oiseau Mouche / Le Garage

Roubaix

Mise en espace Jacques Descorde

Avec Florence Decourcelle
et Hervé Lemeunier


Coproduction Cie de l’Oiseau-Mouche / Francophonies en Limousin

La Condition Publique

Roubaix

Mise en espace Arnaud Anckaert

Avec Corine Masiero

Et les musiciens Ivann Cruz (Du Collectif Muzzix) et Olivier Lautem

21h —

— Buffet convivial —

Lecture musicale et vidéo

Chaîne de montage

De Suzanne Lebeau

En 1993, on retrouve le corps à moitié enterré d’une jeune fille violée et assassinée à Juàrez, au Mexique. Elle est la première victime d’une liste effroyable de centaines ouvrières tuées durant vingt ans. L’affaire n’a jamais été élucidée. Sans doute parce que les cibles sont des femmes, des prolétaires sans visage et sans voix. Elles sont les maillons interchangeables de cette chaîne de montage d’usines produisant vêtements et objets pour alimenter la surconsommation des Américains du Nord. Suzanne Lebeau lance un cri d’alarme pour que ces mortes ne restent plus ignorées.

J’ai lu ce texte et je l’ai pris en pleine figure, il y a une volonté de connaître ce qui est impensable. Autrefois, il n’y pas si longtemps, on faisait référence aux atrocités liées à la guerre, notamment aux camps de concentration. Aujourd’hui, la guerre c’est le néolibéralisme débridé, et les camps de concentration, ce sont les usines délocalisées. Certains penseront que j’exagère, mais en lisant ce texte il n’y a plus d’ambiguïté. Ce qui se passe à Juàrez dépasse l’entendement. Écrit comme une enquête, ce monologue est une saine colère, il incite à garder les yeux ouverts..

Arnaud Anckaert

je12-02
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